Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/21

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Avant que du reptile on écrase la tête
Dont on peut contre soi réveiller le venin,
Le ver peut se tourner, non venger sa blessure ;
L’autre meurt sans laisser son ennemi vivant :
Au pied de l’offenseur il siffle en s’enroulant.
Tous pouvez l’écraser, mais sans fuir sa morsure.

XII


Nul n’est méchant à fond. Un tendre sentiment,
Pénétrant tout son être, en ce cœur vit, respire ;
Si malgré lui souvent Conrad se prit à rire
De ces amours qui sont d’un fol ou d’un enfant,
Contre la passion, la lutte en lui fut vaine ;
Elle devait porter en lui lé nom d’amour.
Oui, ce fut l’amour pur, passion souveraine,
Constante, invariable, et non l’accès d’un jour,
Pour un objet sacré, toujours brûlante et vive.
Le trait profondément demeurait enfoncé ;
Bien qu’en tous les instants mainte beauté captive
S’offre, en essaim riant, à-son regard blasé.
De ces mille houris qu’enferme le bocage,
Nulle n’a pu séduire et surprendre son cœur.
Oui, ce fut bien l’amour, sa vie et son langage.
Car c’était la tendresse épurée au malheur,
Par la tentation chaque jour éprouvée,