Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/45

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Ses flots rouges et noirs, de la terreur les cris,
Des fers s’entre-choquant le perçant cliquetis ;
Les imprécations dont retentit la salle,
Tout a fait de ces lieux une scène infernale.
Les esclaves, fuyant, regardent devant eux
Le rivage sanglant et les vagues de feux,
Sans écouter la voix du Pacha qui leur crie :
« Saisissez le Derviche, abominable, impie ! »
Conrad voit leur terreur. Il a su contenir
Son premier désespoir. Il n’avait qu’à mourir
Sur la place d’abord, sans défendre sa vie,
Car au loin à sa voix, déjà trop obéie,
L’incendie éclatait avant l’ordre donné.
Il a vu leur terreur. Du cor il a sonné ;
Il tire un son aigu. Bon ! il s’est fait entendre.
On répond. Ses amis vont venir sans attendre.
« Ai-je pu suspecter votre zèle et penser.
Qu’ici seul, à dessein, vous pourriez me laisser ? »
Il a brandi son arme et le fer tourbillonne
En frappant de coups sûrs tout ce qui l’environne,
Et répare amplement le temps qui s’est passé.
Et ce que la terreur a déjà commencé,
La fureur le complète et la servile bande
Succombe au bras puissant qui triomphe et commande.
Le marbre est tout jonché de maint turban fendu ;
Sans se défendre à peine, ils ont tous disparu.
Seyd même, aux abois, surpris, dans sa colère,