Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/46

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Tout en le défiant cède à son adversaire.
Il craint de s’exposer à son coup menaçant,
Tout grandit à ses yeux cet ennemi puissant ;
Des galères en feu le spectacle l’irrite ;
Il arrache sa barbe en maudissant sa fuite,
Car du harem déjà le seuil a vu franchir
Des pirates l’essaim. Attendre, c’est mourir,
En vain dans leur effroi de ses gardes la foule,
À genoux jette au loin leurs sabres, le sang coule.
Les pirates, par flots, accourent au dedans,
Où les appellent tous du cor les sons perçants ;
Les cris des suppliants qui demandent la vie
Et des mourants le râle et l’affreuse agonie,
Proclament le succès du chef dans l’action,
Et l’œuvre de la mort, de la destruction.
Ses soldats triomphants ont trépigné de joie
En son antre, de voir le tigre sur sa proie.
Rapide est sa réplique à leur brusque salut :
« Bien, mais Seyd échappe. Il doit mourir. Au but.
Après avoir tant fait, beaucoup vous reste à faire ;
Du musulman-maudit en feux est la galère ;
Brûlez aussi sa ville ! »