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Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/158

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Sans le baiser il n’est pas de manière de coïter qui procure de véritable plaisir, et, pour ce qui est des positions dans lesquelles il n’est pas possible de s’embrasser pendant l’action, on ne peut y trouver un plaisir complet, attendu que le baiser doit être compris parmi les plus vifs stimulants de l’amour de l’homme et de la femme, surtout, pour celle-ci, quand elle est seule et à l’abri des regards indiscrets.

J’ai dit en vers :

« Les regards langoureux
« mettent en communication une âme avec une autre,
« et les tendres baisers
« servent d’intermédiaires entre le membre et la vulve. »

On prétend que le baiser fait partie intégrante du coït.

Le meilleur baiser est celui déposé sur les lèvres humides, avec un sucement des lèvres et de la langue qui provoque, de celle-ci principalement, l’émission d’une salive douce et fraîche. C’est à l’homme à amener cette émission chez la femme qu’il embrasse, par un mordillement léger, moelleux et délicat et tel qu’au moment où la langue en éprouve l’effet, elle sécrète une salive particulière, douce, exquise, plus agréable que le miel délayé dans de l’eau pure et qui ne se mélange pas avec la salive de la bouche. Ce manège donne à l’homme un frisson qui parcourt tout son être et se manifeste par un affaissement plus violent que l’ivresse produite par le vin sur le corps de celui qui en a bu avec excès.

Un poète a dit :

« Lorsque je l’ai embrassée, j’ai bu