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rencontre la vulve et que celle-ci ne veut pas le laisser s’introduire immédiatement, il se fraie un passage avec sa tête en brisant et déchirant tout, comme une bête féroce au moment du rut.

El Khiate, le tailleur. Il tire ce nom de cette circonstance qu’il n’entre dans la vulve qu’après avoir manœuvré à sa porte comme une aiguille dans la main du tailleur, en s’y cramponnant et s’y frottant jusqu’à ce qu’il se soit suffisamment enflammé ; après quoi il pénètre.

Mochefi el Relil, celui qui éteint le feu de la passion.

On donne ce nom au membre gros, fort, lent à éjaculer : un pareil membre satisfait de la façon la plus complète les désirs amoureux de la femme, car, après les avoir surexcités, il les éteint mieux qu’aucun autre. Il ne réussit pas moins à calmer l’ardeur de l’homme. Lorsqu’il désire entrer dans la vulve et qu’arrivant à l’entrée il la trouve fermée, il se lamente, supplie, fait des promesses accompagnées de serments : « Ô mon amie, dit-il, laisse-moi entrer, je ne resterai pas longtemps » et lorsqu’il est arrivé à ses fins, il viole sa parole en prolongeant son séjour et ne sortant qu’après avoir éjaculé et assouvi son ardeur à force d’entrer et de sortir, de monter et de descendre et de s’agiter vers la droite et vers la gauche. La vulve réclame : « Qu’as-tu fait de ta parole, ô menteur ? dit-elle, tu avais dit que tu ne resterais qu’un instant ! » Il répond : « Oui, certes ! je ne sortirai que lorsque j’aurai rencontré ta matrice, mais je m’engage, si je la rencontre, à me retirer aussitôt. » La vulve, à ces mots, se sent prise de pitié pour lui et lui approche le pompoir, qui l’étreint et le mord