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Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/313

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propriétés très astringentes.

Un autre remède consiste à faire bouillir convenablement dans l’eau des caroubes خـروب[1], dont on a retiré les graines, et de l’écorce de grenadier قشر الرمّان. La femme prend un bain de siège dans la décoction ainsi obtenue, et qui doit se trouver à la température la plus élevée qui puisse être supportée ; quand le bain est refroidi elle le fait réchauffer et en reprend un nouveau. Elle répète plusieurs fois cette immersion. Le même résultat peut être obtenu en soumettant la vulve à des fumigations de fumier de bœuf.

Pour chasser la mauvaise odeur des aisselles, on prend aussi de l’antimoine[nde 1] et du mastic مصطكى qui sont pilés ensemble et mis ensuite, avec de l’eau, dans un vase en terre. Ce mélange est frotté contre les parois du vase jusqu’à ce qu’il devienne rouge ; il est alors propre à être appliqué, par friction, sur les aisselles auxquelles il enlève toute mauvaise odeur. On doit faire usage à plusieurs reprises de cet onguent, qui guérit radicalement. Ce remède est sûr et éprouvé.

On atteint le même but en pilant ensemble de l’antimoine (hadida) et du mastic qu’on met dans une poêle à frire, sur un feu doux, jusqu’à ce que ce mélange prenne la consistance du pain, et en frottant

  1. (159) La caroube est le fruit du caroubier, arbre bien connu et dont les fleurs répandent une odeur très pénétrante qui se rapproche de celle du sperme de l’homme. Le fruit passe pour avoir des vertus apéritives et pectorales et les feuilles sont astringentes.
  1. (e’’) Note de l’éditeur. Les textes consultés donnent pour la substance dont il est question ici, hadida حديدة, nom qui sert à désigner l’oxyde de cuivre qu’on trouve dans le commerce et qui, soumis à l’action du feu, pulvérisé et mélangé à de la noix de galle pilée, sert à teindre les cheveux en noir.