grossières d’orthographe et de français qui pullulaient dans le manuscrit que nous possédions. Nos vues n’allaient pas au delà. Mais à peine étions-nous entré un peu avant dans le livre, que nous nous apercevions qu’il était impossible de conserver la traduction intacte. Des omissions patentes, des erreurs de sens, provenant sans nul doute de l’incorrection du texte arabe que le traducteur avait eu à sa disposition et qui ne pouvaient échapper à l’œil le moins attentif, nous mirent dans la nécessité d’aller puiser des éclaircissements à d’autres sources. Nous fûmes ainsi conduit à consulter, comme moyen de contrôle, tous les manuscrits arabes de l’ouvrage qu’il nous fut possible de nous procurer.
Trois textes furent ainsi mis à contribution : ces trois documents traitaient les mêmes sujets dans le même ordre et présentaient la même succession de chapitres correspondant du reste, de point en point, sous ce rapport, avec celui sur lequel avait dû travailler notre traducteur ; mais deux d’entre eux donnaient, en quelque sorte, un résumé des questions traitées, tandis que le troisième semblait, au contraire, s’étendre à plaisir sur chaque sujet.
Nous nous appesantirons un peu sur ce dernier texte, car son étude nous a permis d’éclaircir un certain nombre de points sur lesquels le bon R***, malgré ses recherches consciencieuses, n’avait pas jeté une lumière suffisante.
Le caractère principal de ce texte, qui n’est pas exempt de fautes, quelquefois mêmes grossières, est d’affecter une plus grande recherche dans le style et dans le choix des expressions, d’entrer dans des détails méticuleux et fréquemment techniques, de multiplier les citations de pièces de vers, souvent, il faut bien le dire, sans beaucoup d’à-propos, d’abuser en certaines circonstances d’images ordurières pour lesquelles l’auteur semble avoir un attrait tout particulier, mais, comme