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Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/62

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« la première fois a été pour toi, le second accouplement sera pour moi ; il sera le prix de la robe, et je m’en irai. »

Hamdouna pensa en elle-même : « puisqu’il a commencé, qu’il fasse cette action une seconde fois ! puis il s’éloignera de moi. »

Elle se coucha alors dans cette idée, mais Bahloul lui dit : « Je ne me coucherai avec toi que si tu ôtes tous tes vêtements. »

Elle se mit donc entièrement nue, et Bahloul resta en extase à l’aspect de la beauté et de la perfection de ses formes, il se prit à l’examiner membre par membre. Il considérait ses cuisses magnifiques et son nombril rebondi, dont la blancheur égalait celle de l’ivoire, son ventre voûté comme un arceau élégant et sa poitrine potelée de toutes parts, sur laquelle se dressaient majestueusement des seins semblables au calice de la jacinthe. Son cou était comme le cou de la gazelle, l’ouverture de sa bouche comme une bague, ses lèvres fraîches étaient rouges comme un sabre ensanglanté. On aurait pris ses dents pour des perles et ses joues pour des roses. Ses yeux étaient noirs et bien fendus et ses sourcils d’ébène ressemblaient au trait arrondi du Noun[1] tracé par la main habile de l’écrivain. Quant à son front, il était large comme la lune dans la nuit de sa plénitude.

Bahloul se mit à l’embrasser, à sucer ses lèvres, à baiser sa gorge et à promener sa bouche sur ses joues. Il mordait ses seins, aspirait sa fraîche salive et mordait ses cuisses. Il continua ainsi jusqu’à ce qu’il la vit se pâmer, pouvant à peine balbutier et les yeux

  1. (37) Le Noun est une lettre de l’alphabet arabe répondant à l’n, sa forme arrondie et demi-circulaire ن explique pourquoi l’auteur se sert de cette comparaison pour désigner des sourcils formant un arc parfait.