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LE PARFUM DES PRAIRIES

— Il n’y a pas deux prophètes, s’écria-t-elle devant les gens de la tribu qu’elle commandait. Je veux m’assurer par moi-même des faits que l’on raconte ; j’irai trouver Meslem avec une escorte nombreuse et je verrai bien s’il est imposteur ou réellement prophète.

Cela se passait peu de temps après la mort de Sidna Mahomet.

Banny Tzamime écrit aussitôt une lettre dans laquelle elle grave ces mots : Dieu n’envoie pas deux prophètes dans la même année ; je vais à ta rencontre pour distinguer le vrai du faux. S’il a raison, dit-elle à ceux qui l’entouraient, nous le suivrons.

Alors elle ferma sa missive, la donna à un cavalier et lui dit : Va vite, précède-moi près de celui qu’on nomme le menteur, et remets-lui ceci ; dans peu de temps je te rejoindrai avec ma suite.

Le messager arriva aux tentes de Meslem après un jour et une nuit de marche.

Cependant Banny Tzamime était montée sur un merveilleux cheval, une foule nombreuse et richement équipée l’entourait et tous suivaient le chemin qu’avait pris l’ambassadeur.