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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/45

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LE JARDIN PARFUMÉ

Quand le cavalier fut conduit près de Meslem, il le salua jusqu’à terre et lui remit la lettre qui lui avait été confiée.

Meslem la prit, la lut et son trouble montrait l’embarras dans lequel le plongeait la nouvelle qu’il venait de recevoir.

Aussitôt il fit venir devant lui ses disciples un à un et leur demanda un bon conseil ; mais aucun ne put l’aider d’un avis consolant, ce qui le plongea dans une profonde tristesse.

Cependant, un vieillard à barbe blanche fit entendre sa voix parmi la foule. On le fit approcher, alors il dit :

— Meslem, je te veux du bien, Calme-toi, ne sois pas interdit ; je vais, selon ton désir, te tirer du mauvais pas où tu te trouves ; je te donnerai les conseils qu’un père donne à son fils.

— Parle donc, dit le faux prophète.

— Je te dirai la vérité, reprit le vieillard, mais fais exactement ce que tu vas entendre. Demain tu feras dresser une tente superbe à la limite de notre tribu ; mais une tente magnifique, étincelante de mille couleurs ; l’intérieur en sera orné d’étoffes de soie chatoyantes et resplendissant d’or. Ensuite tu y feras brûler les parfums les