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Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/112

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faut croire que les planètes aiment le soleil et que pourtant il leur fait peur. C’est pour cela qu’elles tournent en cercle autour de lui.

— A vrai dire, répondit-il en reprenant son sérieux, ce n’est pas tout à fait ainsi que les astronomes expliquent la chose.

— Dieu les bénisse ! » dit Mme Véretz.

Et, à ces mots, elle coula doucement dans sa poche la lettre du marquis, qu’Horace ne songeait pas à lui redemander.

« En vérité, reprit-il, j’aime et je respecte mon oncle, et je me fais une conscience de me moquer de lui. Mais, là, il m’est impossible de le plaindre. Il s’était chargé d’une vilaine mission, et notez qu’il se flatte encore de gagner la partie ; il caresse je ne sais quel vague espoir… Dieu ! qu’il me tarde de conter cette histoire à Hortense ! Va-t-elle s’en divertir !

— Si vous m’en croyez, mon cher comte, vous ne lui en toucherez pas un mot, un seul mot, répliqua gravement Mme Véretz. Rions entre nous comme deux écoliers, mais vous savez qu’Hortense n’aime pas à rire. C’est une vraie sensitive, et ce qui nous amuse pourrait bien la blesser ou la chagriner.

— Dieu me garde en ce cas !… Toutefois votre