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Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/114

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Il était près de dix heures du soir. La mère et la fille étaient seules dans leur salon. Mme Véretz brodait au tambour. Mme Corneuil rêvait, enfoncée dans une causeuse ; comme elle ne méditait pas, il était permis de parler.

« C’est donc demain le grand jour, lui dit sa mère, en levant le nez de dessus de son ouvrage.

— Que voulez-vous dire ?

— M. de Penneville est accouché de ce soir, à terme ou avant terme, je ne sais. Ce qui est certain, c’est que demain nous avalerons l’enfant. Il m’a certifié que son manuscrit se composait de soixante-treize feuillets, ni plus ni moins ; tu sais qu’ils sont de conséquence, ses feuillets. Deux heures d’horloge, nous ne nous en tirerons pas à moins. Ce diable d’homme a la voix si claire, si retentissante, qu’on entend sans écouter ; bon gré,