Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


« — Quelle figure a-t-elle, cette femme qui n’a pas de nom ? lui demandai-je encore.

« — Elle te ressemble, ma petite, autant qu’une fille de l’enfer peut ressembler à une fille du ciel. Elle est aussi laide, aussi difforme que tu es jolie, et tes colères sont moins terribles que ses sourires. Oh ! la vilaine femme ! Ses baisers tuent le sommeil et font blanchir les cheveux d’un homme en trois nuits. C’est un miracle que les miens ne soient pas blancs… Mais ne parlons plus d’elle ; ah ! je t’en conjure, ne parlons plus d’elle. C’est une affaire faite, je ne la reverrai plus.

« Et s’emparant de mes deux bras, il les enlaça autour de sa taille, en disant :

« — Ce que garde Rose Perdrix est bien gardé. Je suis ton prisonnier, ma très chère, et je veux vivre, je veux mourir dans ma prison. Buvons du punch !