Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/249

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à ses manières, à sa tournure, à son chapeau, à sa jolie robe jaune paille, qui sortait des mains de la meilleure faiseuse. Elle lui apprit que son éducation avait été très soignée ; on lui avait enseigné dès son enfance qu’une Berlinoise doit se faire habiller à Francfort et une Francfortoise à Paris. Il sut bientôt qu’elle avait été danseuse et que, par une dispensation singulière du sort, elle était la femme d’un sociologue. Ce genre d’animal lui était absolument inconnu, mais il avait l’imagination vive : il devina tout de suite de quoi il s’agissait, et, bien que Mme Drommel s’exprimât en termes fort discrets, le personnage lui apparut, il le refit tout entier de la tête aux pieds. Bref, au bout d’un quart d’heure, il savait tout, sans qu’elle eût rien dit, mais ils étaient l’un et l’autre fort intelligents et disposés à s’entendre comme larrons en foire.

Cependant M. Drommel ne revenait pas, cela devenait inquiétant. Mme Drommel ne songeait plus à s’inquiéter, elle pensait à toute autre chose.

« Madame, lui dit le jeune homme en attachant sur elle un regard à la fois très candide et très audacieux, l’an dernier j’ai trouvé dans la forêt un bijou de prix ; j’ai fait mettre à ce sujet une annonce dans les journaux, personne n’a réclamé le bijou, et il m’est resté. Cette fois, je viens de