Aller au contenu

Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/301

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

leurs pensées et la faiblesse de leur petit entendement.

— Croyez-moi, reprit M. Taconet, il faut se défier des opinions singulières. Le lieu commun est le fond de la vie !

— Les lieux communs sont le cachet des sots, répondit M. Drommel en colère.

— Et les inconséquences, dit l’autre, sont le propre des sociologues. Tôt ou tard, ils ont le sort de l’écolier limousin.

— Que voulez-vous dire avec votre Limousin ?

— Il est donc inconnu à Goerlitz ? Voici l’histoire. Un jour, je ne sais quand, Pantagruel se promenait après boire par la porte d’où l’on va à Paris, et il advint qu’il rencontra un écolier tout joli et qui venait par icelui chemin. — Mon ami, d’où viens-tu ? lui dit-il. — L’écolier répondit : — De l’alme, inclyte et célèbre académie que l’on vocite Lutèce, où nous déambulions par les compites et quadrivies, en despumant la verbocination latiale. — Bren, bren, dit Pantagruel, qu’est-ce que veut dire ce fou ! Je crois qu’il nous forge ici quelque langage diabolique. Par Dieu ! je lui apprendrai à parler ; mais devant, réponds-moi, d’où es-tu ? — A quoi l’écolier