Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/305

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« M. Drommel, je n’ai qu’un reproche à lui faire, poursuivit le prince ; il n’admire pas assez la forêt, et pourtant elle est une belle chose la forêt. S’il la voyait par la lune !… Mais savez-vous quoi ? La nuit elle est douce, elle est tiède, et la lune elle éclaire. Que diriez-vous si nous irions souper à Franchard ? Le vin d’Aï, vous savez qu’il est bon, et j’ai dans mon armoire un pâté de perdreaux truffés qu’il attendait une occasion… O mon cher ami, vous ne direz plus que la forêt on l’a surfaite, quand vous l’aurez vue par la lune. »

La proposition fut goûtée comme elle le méritait. Les forêts et la lune ne révélant toutes leurs beautés qu’aux piétons, il fut convenu que M. Drommel et le prince feraient une partie de la route à pied, que Mme Drommel irait les rejoindre en voiture dans les gorges d’Apremont, emportant avec elle les bouteilles et le pâté, et que de là on s’acheminerait de compagnie sur Franchard.

« Et vous, joli garçon, neveu de Mlle Dorothée, naïf enfant de la Brie et glorieux représentant de l’école du plein air, ne serez-vous pas de la partie ? » s’écria M. Drommel.

Le joli garçon commença par refuser, alléguant qu’il avait affaire ailleurs. M. Drommel insista, le pressa vivement. Il aimait à faire politesse aux