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CONCILES DE POITIERS.

pittoresque, que nous avons déjà citée, a bien assurément son mérite.

Dans les derniers temps, le siége de Poitiers a compté de sages administrateurs, dont le zèle, le dévoûment et le courage furent à la hauteur de leur mission sainte. Au milieu des difficultés qu’enfantaient les tristes débats de la Révolution, l’un d’eux, Mgr Beaupoil de Saint-Aulaire, refusa du haut de la tribune nationale de souiller ses cheveux blancs par le serment schismatique que lui défendait sa conscience, et il mourut dans l’exil.

L’histoire de nos évêques, depuis les premiers temps jusqu’à nos jours, prouverait, à ceux qui la voudraient lire, que les successeurs du grand Hilaire n’ont jamais répudié l’héritage si noble d’indépendance et d’héroïque fermeté que leur légua le persécuté de Constance.

L’Église de Poitiers reconnaît comme saints huit de ses évêques : saint Hilaire, saint Gelais, saint Anthème, saint Pient, saint Fortunat, saint Emmeran, saint Maximin et saint Pierre II du nom. En outre, deux de ses pontifes, Guillaume Tempier et Gauthier de Bruges, ont été honorés de la béatification.

Conciles. — À côté de l’histoire de la cathédrale et des évêques de Poitiers, se place naturellement celle des conciles tenus dans cette ville. Ils sont au nombre de neuf.

Le premier, tenu le 13 janvier 999, sous la présidence de Séguin, archevêque de Bordeaux, promulgua des canons contre ceux qui envahissaient à main armée les biens ecclésiastiques.

Le second, tenu en 1023, présidé par Islon, archevêque de Bordeaux, traita la question, alors assez indécise malgré son évidence, de l’apostolat de saint Martial.

Le troisième, tenu en 1032 ou 1033, sous la présidence d’Isembert Ier, évêque de Poitiers, ordonna des restitutions à faire à la suite des malheurs causés par la famine qui désolait le pays.

Le quatrième, tenu en 1036, sous la présidence du