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SAINT-CYBARD.

tinrent, jusqu’à leur complète dispersion, un asile dans une maison particulière qui est habitée par les Religieuses du Bon-Pasteur, dont il vient d’être question ci-dessus.

L’Hôtel-Dieu était auparavant situé, comme nous le verrons, au milieu de la ville, près de l’église de Notre-Dame, dans des conditions hygiéniques détestables. Plus anciennement encore, au XVIe siècle et du temps de l’historien du siège de Poitiers, ce nom d’Hôtel-Dieu était attribué à l’Hôpital-des-Champs, dont nous parlerons plus tard.

Aujourd’hui il est, sous tous les rapports, fort convenablement placé, et ses bâtiments, sans être d’une ordonnance digne d’être citée, ont cependant un aspect monumental.

Cet établissement, tenu par les Sœurs dites Filles de la Sagesse, assistées d’élèves internes, d’infirmiers et de gens de service, peut recevoir près de 300 malades.

C’est ici le lieu de dire qu’à l’époque où les Religieuses Hospitalières vinrent s’établir à Poitiers — 9 octobre 1644 — elles commencèrent par donner leurs soins aux malades de l’Hôtel-Dieu (l’ancien) ; mais, quand elles quittèrent cet asile passager pour se loger dans leur couvent (v. ci-dessus, p. 145), la charité, qui fut toujours de bon conseil, inspira au cœur de plusieurs dames de condition — comme on disait en ce temps-là pour désigner la classe la plus élevée de la société — la généreuse pensée de se faire infirmières de l’Hôtel-Dieu. — C’est pour nous un devoir bien doux à remplir que de citer parmi ces Religieuses du monde deux des plus dévouées, mesdames de Chaume et de la Gagnerie. Nous voudrions pouvoir dire par qui sont représentées aujourd’hui, dans la cité, ces deux familles, dont les noms, si dignes d’être honorés, ne s’y retrouvent plus.

Saint-Cybard. — Après quelques pas, si nous tournions à gauche, par la rue Sous-Saint-Cybard, nous verrions encore debout une partie de l’église de Saint-Cybard, édifice romain qui, après avoir été l’église d’une paroisse comptant, à l’époque de la Révolution, 600