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NOTRE-DAME-LA-GRANDE.

monuments avait fait exécuter la gravure qui se trouve dans les instructions officielles.

En cela M. Thiollet, notre compatriote, avait été induit en erreur par des souvenirs de jeunesse que son expérience et ses connaissances n’avaient pu rectifier.

Mais il est désormais hors de doute et de discussion que la fenêtre romane qui décore la façade Notre-Dame a été de tout temps telle que nous la voyons aujourd’hui et telle que l’a rétablie la restauration radicale opérée sous nos yeux.

Le portail situé à droite sur la façade méridionale est une œuvre du XVIe siècle ; il porte, lui aussi, l’empreinte que le cachet de cette époque devait appliquer aux monuments de notre Poitiers. Les trois niches contenaient les statues de la sainte Vierge, de saint Hilaire et de sainte Radégonde, en mémoire du Miracle des Clefs.

A côté s’élevait autrefois une statue équestre que l’on disait être la statue de Constantin, ce qui avait déterminé les savants du XVIe siècle à déclarer que cet empereur était le fondateur de l’église de Notre-Dame.

Détruite en 1562 par les protestants — qui ne devaient point aimer Constantin, car il bâtissait des églises, et eux les démolissaient — elle avait été rétablie par les soins de Guy Chevalier, en 1592, avec cette inscription :

Quam Constantini pietas erexerat olim 340
Ast hostis rabies straverat effigiem, 1562
Restituit veteres cupiens imitarier hujus
Vidus Eques templi cœmosiarcha (cœnobiarcha) pius
1592.

L’inscription et la statue ont été enlevées en 1808 ; l’inscription seule, après avoir été longtemps reléguée dans la chapelle des fonts baptismaux, a été rétablie plus tard.