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PARC DE BLOSSAC.

versés au Trésor, qui « offrait plus de garantie et de sûreté ».

Où trouver un banquier plus sûr et plus solvable ?
Et de fait, cet honnête et fidèle comptable
Sut si bien garder nos écus,
Qu’on ne les revit plus...

C’était préluder à la grande banqueroute par une petite.

Nous avons lu les opinions fort controversées des historiens, des politiques et des économistes sur la dose de reconnaissance que la France doit au contrôleur génevois. Si l’appoint nécessaire pour faire pencher la balance en sa faveur devait venir de la ville de Poitiers, nous doutons fort qu’elle le fournît ; et en conscience, elle aurait raison. (V, pour plus de détails, l’article de M. David de Thiais, Spectateur, 1840, et celui de M. le conseiller Pilotelle, au XXIIe vol. des Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest.)

Depuis son achèvement, vers 1772, la promenade de Blossac a reçu peu de modifications matérielles. Cependant ce n’est qu’en 1786 que l’on construisit la partie du rempart qui la termine au sud, et l’on eut le bon esprit de copier le style des fortifications du moyen âge.

La tour qui forme le coin de la terrasse du bord de l’eau, et d’où l’on aperçoit, à l’extrémité de l’horizon, la pyramide de pierre du clocher de Saint-Benoît, s’appelle la tour à l’Oiseau. C’était là que les arbalétriers et arquebusiers venaient s’exercer au tir à l’oiseau.

La tour dont la base se baigne dans les eaux du Clain s’appelle la tour des Bouchers. La porte du milieu, donnant sur la Tranchée, fut aussi ouverte avant la Révolution.

Le vaste boulingrin où se réunit la population poitevine aux jours des grandes solennités, des feux de joie officiels et des feux d’artifice nationaux, était coupé en deux parties, dont l’une formait un labyrinthe assez épais qui dut être détruit plus tard.