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APPENDICE.

Ces deux emblèmes héraldiques doivent être regardés, désormais, comme constituant l’un et l’autre le « sceau commun », le sceau de la ville, avec cette différence seulement que le dernier, avant de cesser complétement d’être en usage, était employé comme « grand scel » (titre de 1332), pour certaines affaires graves, « ad ardua » (titre latin de 1335), épithète qu’un titre français de 1339 traduit ainsi littéralement : « le scel dont chacun de nous use en ardueux « négoce ».

La qualification qui attribue le caractère de sceau de la commune au grand comme au petit scel, ressort suffisamment, à notre sens, des deux citations suivantes :

Dans un titre du 14 septembre 1303, on lit, à propos du premier : « Sigillum communitatis nostræ ». Sur le sceau d’un titre du 1er octobre 1406, on lit, à propos du second : « Sigillum communie Pictavis » ; ceci est clair !

Quant à la forme du grand scel, appelé aussi « sceau de grande « chevalerie », les diverses empreintes qu’on en possède et qui ont permis de le reconstituer dans son ensemble lui assignent, au XIVe siècle, d’un côté une ville représentée par trois monuments ainsi posés, dans l’ordre héraldique — de dextre à senestre : — 1o l’église, avec son clocher surmonté de la croix ; 2o la tour crénelée ; 3o la maison commune ; emblèmes peut-être (et nous le croyons) des trois ordres de l’État : le clergé, la noblesse, la bourgeoisie.

L’inscription, fruste, était celle-ci : « † Sigillum civitatis Pictavis ».

Sur le contre-scel, le maire, la tête nue, en costume complètement civil, à cheval, tient en sa main droite une sorte de bâton. Devant ses yeux brille une étoile. Trois fleurs de lis sont posées sur le champ : l’une en avant, l’autre en arrière, la 3e sous le ventre du cheval.

La légende, fruste, était celle-ci : « † S. Majoris communie Pictavis ».

Au XVIe siècle, ce grand scel, avec les mêmes légendes que celui du XIVe, représente d’un côté une ville a trois tours crénelées avec toitures en poivrières, avec girouettes sur les deux tours de dextre et senestre, dirigées en