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LA RUE NEUVE.

vagues autrefois, renfermaient une certaine quantité de treilles en rapport.

Dans la première de ces rues, à gauche, au no 10, cette maison, qui fut habitée par un avocat distingué (M. Bréchard), rival souvent heureux de M. Boncenne, dont il sera parlé plus loin, était, avant la Révolution, voisine du jeu de paume dit du Faisan (no 8).

La rue Neuve. — Tournant à droite, en quittant la rue des Basses-Treilles, nous suivrons la rue Neuve. Elle méritait, il y a deux siècles, ce nom, qui ne lui sied plus aujourd’hui. Elle fut commencée avant 1611 et elle fut terminée avant 1616.

Elle est désignée dans quelques titres sous le nom de rue du Minage, sans doute parce qu’en 1626, sous la mairie de Charles Irland, sieur de Beaumont, Lieutenant criminel, le minage, qui se tenait au bout de la rue de la Regratterie, fut transféré dans la rue Neuve, vis-à-vis de la mairie, puis, plus tard, près des Halles, où il est encore.

Tout en vous racontant l’histoire de cette rue, nous sommes arrivé avec vous aux lieux où se réunissaient, ou plutôt s’entassaient, en 1626, les provisions de la cité.

Arrêtons-nous maintenant : ne voyez-vous pas incorporé avec la maçonnerie d’une maison située à gauche et qui forme le coin de la rue, un petit monument composé d’une pyramide avec son dé et son soubassement ? Un bas-relief mutilé décore la base ; vous y apercevez, malgré les traces des coups qui l’ont défiguré, un évêque bénissant, un enfant, un baquet.

Laissons à notre annaliste Bouchet le soin de vous raconter l’événement miraculeux que la reconnaissance des Poitevins voulut transmettre à la mémoire des générations futures en l’honneur du saint évêque Hilaire, le grand Docteur de l’Église :

« Le lendemain, ou deux jours après, saint Hilaire alla visiter les églises de « la cité, et, en allant par les