moins, atteint le marquis, et celui-ci ne s’en porte pas plus mal.
Le marquis leva la main ; son geste était à la fois impérieux et suppliant.
— Laissez-moi parler ! Je vous en prie ! Ce que j’ai à dire a de l’importance. Monsieur Syme, poursuivit-il en se tournant vers son adversaire, si je ne me trompe, nous nous battons en ce moment, parce que vous avez exprimé le désir, à mon avis, peu raisonnable, de me tirer le nez. Voulez-vous avoir la bonté de me le tirer sur-le-champ, aussi vite que possible ? Il faut que je prenne ce train.
— Cela est tout à fait irrégulier ! protesta le docteur Bull avec indignation.
— Je dois avouer, dit le colonel Ducroix en jetant à son client un regard sévère, que je ne connais, d’un tel procédé, aucun précédent. Je sais bien que le capitaine Bellegarde et le baron Zumpt, à la requête de l’un des combattants, échangèrent leurs armes sur le terrain. Mais on ne peut guère soutenir que le nez soit une arme…
— Voulez-vous me tirer le nez, oui ou non ? s’écria le marquis exaspéré. Allons, monsieur Syme, allons ! Vous le vouliez. Faites-le ! Vous ne pouvez pas vous rendre compte de l’importance que la chose a pour moi. Ne soyez pas égoïste ! Tirez-moi le nez, puisque je vous en prie.
Et le marquis tendait son nez avec une exquise bonne grâce.
Le train de Paris sifflait et mugissait. Il venait