Page:Chesterton - Le Nommé Jeudi, trad. Florence, 1911.djvu/237

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nale, dit le secrétaire ; mais, quand ce serait l’enfer lui-même, j’y vais !

Et il franchit la grille presque d’un élan.

Les autres le suivirent. Ils traversèrent le fourré touffu et parvinrent dans une allée. On ne voyait rien.

— Sots ! triples sots ! fit soudain le docteur Bull en battant des mains : mais, c’est le Jardin Zoologique.

Comme ils regardaient de tous côtés, cherchant leur proie fugitive, un gardien en uniforme, accompagné d’un civil, survint au pas de course.

— A-t-il passé par ici ? demanda le gardien, essoufflé.

— Qui ? Qui ? interrogea Syme.

— L’éléphant ! lui répondit le gardien. Un de nos éléphants a pris le mors aux dents et s’est évadé !

— Il a emporté un vieux monsieur, ajouta l’autre, hors d’haleine, un pauvre vieux monsieur aux cheveux blancs.

— Quelle espèce de vieux monsieur ? demanda Syme, très intrigué.

— Un très gros et gras vieux monsieur, habillé de gris, répondit le gardien.

— Eh bien ! si tel est votre vieux monsieur, si vous êtes certains qu’il est très gros, qu’il est très gras et qu’il porte des vêtements gris, croyez-moi, ce n’est pas l’éléphant qui l’a emporté ! C’est lui qui a emporté l’éléphant ! Il n’y a pas d’éléphant capable d’enlever ce vieux monsieur-là, s’il ne