Page:Chesterton - Le Nommé Jeudi, trad. Florence, 1911.djvu/265

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avec un curieux frisson, un danseur déguisé en oiseau, avec un bec deux fois aussi grand que son corps, et il se souvint de l’oiseau bizarre, de ce problème vivant qui avait occupé son imagination, tandis qu’il courait le long de l’avenue du Jardin zoologique.

Mais combien d’autres objets s’animaient dans ce jardin ! Il y avait un réverbère qui dansait, un pommier qui dansait, un bateau qui dansait. C’était comme si la mélodie endiablée de quelque musicien fou eût entraîné dans une gigue interminable tous les objets qu’on rencontre à travers les champs et les rues. — Bien plus tard, alors qu’il eut dépassé la maturité et quand il vécut dans la retraite, Syme ne pouvait voir un réverbère, un pommier, un moulin à vent, sans se demander si ce n’étaient pas là quelques témoins attardés de cette folle mascarade.

La pelouse était limitée, d’un seul côté, par un remblai de verdure, une sorte de terrasse comme on en trouve souvent dans ces parcs de style ancien.

Là, sept sièges avaient été disposés en croissant : les trônes des sept jours. Gogol et Bull occupaient déjà les leurs ; le professeur prenait place. — La simplicité de Gogol-Mardi était heureusement exprimée par un costume où avait été dessinée la division des eaux : la séparation commençait au front et s’achevait aux pieds, en plis gris et argent, telle une ondée de pluie. Le professeur, qui portait le nom du jour où furent créés les oiseaux et les