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Page:Chesterton - The Defendant, 1904.djvu/22

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va de village en village avec un petit tapis ; et je souhaite sincèrement que chacun ait le courage moral d’étendre ce tapis et de s’y asseoir dans Ludgate Circus. Mais il n’est pas probable que tous les contes du porteur de tapis soient de petits joyaux d’un savoir-faire artistique original. Littérature et fiction sont deux choses entièrement différentes. La littérature est un luxe ; la fiction est une nécessité. Une œuvre d’art peut difficilement être trop brève, car son apogée fait sa valeur. Une histoire ne peut jamais être trop longue, car sa conclusion est simplement à déplorer, comme le dernier sou ou la dernière allumette. Et de ce fait, tandis que l’accroissement de la conscience artistique tend dans des œuvres plus ambitieuses à la brièveté et à l’impressionnisme, l’industrie volumineuse distingue toujours le producteur de la vraie camelote romantique. Les ballades de Robin des Bois n’avaient pas de fin ; les volumes sur Dick Deadshot et l’Avenging Nine n’ont pas de fin. Ces deux héros sont délibérément conçus comme immortels.

Mais, au lieu d’asseoir toute discussion de ce problème sur le bon-sens en reconnaissant ce fait — que la jeunesse des classes inférieures a toujours eu et doit toujours avoir des lectures romantiques informes et interminables d’un certain genre, puis de continuer à nous assurer de leur nature saine, nous commençons, d’une manière générale, par une fantastique agression