Page:Chesterton - The Defendant, 1904.djvu/21

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Aujourd’hui, toutefois, nous avons inversé ce principe. Nous méprisons les compositions vulgaires, et nous ne les ignorons pas. Nous sommes en quelque danger de devenir petits dans notre étude de la petitesse ; il y a une terrible loi de Circé à l’arrière-plan, selon laquelle si l’âme se penche trop ostensiblement pour examiner quelque chose, elle ne se relève jamais. Il n’y a pas de genre de publications vulgaires qui n’ait donné lieu, à mon sens, à des exagérations et à des idées fausses plus complètement ridicules que l’actuelle littérature pour jeunes garçons des couches les plus basses. Ce genre de compositions a sans doute toujours existé, et doit exister. Il n’a pas plus la prétention d’être de la bonne littérature que la conversation quotidienne de leurs lecteurs d’être de la belle éloquence, ou les pensions et les immeubles qu’ils habitent d’être d’une sublime architecture. Mais les gens doivent avoir des conversations, ils doivent avoir des maisons et ils doivent avoir des histoires. Le simple besoin d’un certain genre de monde idéal, dans lequel des personnages de fiction jouent leur rôle sans entrave, est infiniment plus profond et plus ancien que les règles du bel art, et bien plus important. Chacun de nous, dans son enfance, a inventé un tel dramatis personæ invisible, mais il n’est jamais arrivé à nos nurses d’en corriger la composition par une minutieuse comparaison avec Balzac. En Orient, le conteur professionnel