Page:Chesterton - The Defendant, 1904.djvu/24

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L’objection repose sur la théorie que l’atmosphère de cette masse de petits romans pour les garçons est criminelle et dépravée, et rend attrayantes une basse cupidité et une basse cruauté. C’est la théorie magistrale, et c’est une ânerie.

Pour ce que j’en ai vu, dans le cadre des bouquineries les plus sales des quartiers les plus pauvres, les faits sont simplement les suivants : la totalité de cette masse déconcertante de littérature vulgaire et juvénile concerne des aventures alambiquées, décousues et interminables. Elle n’exprime aucune passion d’aucune sorte, car il ne s’y trouve aucun personnage humain d’aucune sorte. Elle suit éternellement les mêmes sillons de type local ou historique : le chevalier du Moyen Âge, le duelliste du XVIIIe siècle et le cowboy moderne reviennent avec la même inflexible simplicité que celle des figurations humaines conventionnelles dans un motif oriental. Je peux tout aussi facilement imaginer un être humain excitant en lui de sauvages appétits par la contemplation de son tapis turque que par des récits aussi déshumanisés et dépouillés que ceux-ci.

Parmi ces histoires, il en est un certain nombre qui content avec bienveillance des aventures de brigands, de hors-la-loi et de pirates, et qui présentent sous un jour honorable et romantique des voleurs et des meurtriers comme Dick Turpin et Claude Duval. Autrement dit, elles font exactement la même chose que l’Ivanhoe de Scott, le Rob Roy de Scott, la Dame du Lac