— Êtes-vous contente dé votre sort ?
— Vous pouvez le croire, mamselle ; rire beaucoup ; heureuse quand vous rire, n’est-ce pas ?
Sylveen soupira de désappointement. Qu’attendre de cette femme qui paraissait si satisfaite de sa destinée ?
— Les gens qui vivent ici sont des voleurs, des bandits ? dit-elle, pour essayer une autre voie.
— N’y avoir rien d’étonnant, mamselle, Mais ça pas empêcher vous de batifoler. Moi faire tout le ménage, et vous être une belle dame.
— Mark Morrow vient quelquefois ici, n’est-ce pas ?
— Ah ! oui. S’arrêter souvent ici, maintenant. Lui bien aimer vous. Pas vouloir quitter vous du tout avant d’avoir réglé ses petites affaires avec vous, mam’selle.
Hagar s’abandonna à un gros rire tout farci de réjouissance.
— Perdue ! je suis perdue ! s’écria désespérément Sylveen.
— Seigneur, vous venir justement d’être trouvée, mamselle ! dit la très-littérale Hagar.
Et, enchantée de cette étincelante réplique, elle redoubla ses rires, en laissant la pauvre jeune fille à sa préoccupation.