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CHAPITRE XXIX

La dernière difficulté de Nick


Nous avons laissé Nick dans la caverne, étendu, par une balle, au milieu de l’obscurité et de la confusion.

Le bruit de la bagarre avait tiré de leur stupeur Morrow et ses compagnons. Troublés d’abord par les dernières fumées de l’ivresse, il ne comprirent pas de quoi il s’agissait. Mais, peu à peu, Mark et Chris rafraîchirent leurs souvenirs et commencèrent à sentir qu’ils avaient été dupés par leurs étranges convives. Les exclamations des combattants, jointes à une courte étude de leurs positions respectives, achevèrent de les mettre au courant de l’affaire.

Il faisait assez clair pour que Morrow aperçût son missionnaire-modèle, le père Louis, luttant désespérément avec des lurons sur la fidélité desquels Mark ne pouvait entretenir aucun doute. À peine eut-il entendu Nick Whiffles, parlant de sa voix naturelle, qu’il le reconnut.

— Trahison ! trahison ! s’écria-t-il. Et, saisissant un pistolet, il tira le coup qui coucha Nick à terre.

— Vingt livres pour ce gros gaillard-là, mort ou vivant ! ajouta-t-il, en remarquant qu’Abram Hammet disparaissait dans le passage.

Cette promesse ne fit qu’augmenter le désordre à la faveur duquel, on s’en souvient, le quaker s’échappa.

— Apportez des lampes ! apportez des lampes ! Où est Hagar, dit Mark, tremblant de colère.