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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/121

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— Ah ! monsieur, vous êtes injuste envers mes compatriotes, dit gravement Cherrier. Pas un d’eux ne se réjouira d’un événement qui sera, j’en suis sûr, considéré comme une calamité publique, sans distinction d’origine ou de parti.

— Bien répliqué ! bravo, mon cousin ! cria la voix fraîche de Léonie, qui avait entendu les derniers mots de cette conversation par la porte du salon laissée entr’ouverte.

Et la sémillante jeune fille entra en achevant de boutonner ses gants.

Elle tendit la main à Cherrier et courut embrasser Louise.

— Comme vous arrivez à propos, dit-elle après avoir pris des nouvelles de leur santé ; nous partons pour Caughnawagha. Vous êtes des nôtres, n’est-ce pas ?

Et comme Cherrier consultait sa femme du regard :

— Oh ! reprit Léonie, ma cousine vient. D’abord je veux passer la journée avec elle. Nous luncherons[1] à votre maison de Lachine et nous reviendrons tous dîner ici.

— Mais, dit Xavier, serait-ce une indiscrétion que de vous demander ?…

— Pas du tout, pas du tout. Nous allons à Caughnawagha…

  1. On sait que le lunch est le goûter des Anglais et des Américains.