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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/122

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Elle s’arrêta et rougit.

L’arrivée de madame de Repentigny, qui venait de donner des ordres à ses domestiques, lui fut un excellent prétexte pour ne pas terminer sa réponse.

La première expliqua à Cherrier qu’elle voulait remercier le sauveur de sa fille et lui offrir quelque gage de sa gratitude.

— Je doute qu’il accepte rien de vous, dit Louise.

— Un sauvage ! fit Léonie.

— Ce serait singulier, très-singulier, grasseya sir William.

— Oh ! continua Louise, je connais les sauvages !

— Écoutez madame, elle les a fréquentés, très fréquentés, dit l’officier d’un ton qui prétendait être méchamment spirituel.

Xavier saisit l’impertinence. Il ne daigna pas la relever. Mais la pétulante Léonie se chargea de ce soin.

— Je crois, dit-elle d’un air froid et sérieux, je crois, sir William, que vous oubliez à qui et devant qui vous parlez.

L’Anglais se mordit les lèvres, et madame de Repentigny, voulant changer la tournure de la conversation, s’écria, comme si elle n’avait pas remarqué ce petit incident :

— Eh bien, c’est dit, ma cousine et mon cousin, vous venez avec nous.

— Acceptons-nous, Louise ? demanda Cherrier à sa femme.