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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/156

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Léonie et sa mère sortirent du wigwam au milieu d’un attroupement considérable.

Le grand-connétable les suivit de près avec son captif et quelques agents de police. Mais, arrivées à l’endroit où on les avait débarquées, madame de Repentigny ne trouva plus ses bateliers. Ils n’avaient garde de se montrer après l’attentat dont ils étaient les principaux auteurs. En vain madame de Repentigny offrit elle de l’argent à d’autres Indiens pour les traverser. La crainte des policemen l’emportait sur la cupidité. Heureusement que le grand-connétable renouvela sa proposition, qui, cette fois, fut acceptée.

Les dames de Repentigny, son greffier et lui montèrent dans un canot, avec deux rameurs ; on embarqua dans un autre Co-lo-mo-o entre quatre agents de police, et le magistrat donna l’ordre du départ.

À cet instant, un homme chétif fendit la foule curieusement assemblée sur le rivage, s’avança vers le canot qui contenait le Petit-Aigle et fit un signe aux agents de police.

— Qu’est-ce que veut ce nabot ? dit rudement l’un en le repoussant.

Laisse-le, dit un autre, c’est Jean-Baptiste le quêteux. Il veut traverser ; faisons-lui la charité, ça nous portera bonheur.

Le bancal était déjà dans l’embarcation.

Les deux bateaux quittèrent le quai en même temps.