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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/256

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— Nar-go-tou-ké n’a pas besoin de récompense, répliqua sèchement l’Iroquois.

— Que signifie ce bruit ? interrogea Louise en dirigeant ses regards vers la porte qui s’ouvrit brusquement.

Une dizaine de paysans armés entrèrent.

Au milieu d’eux trottinait un homme rabougri, bancal.

— Voici un espion, docteur, dit un des paysans, en s’adressant à Chénier.

Co-lo-mo-o sourit imperceptiblement.

— Un brigand d’espion, baptême ! poursuivit le paysan. Mais impossible de lui faire desserrer les dents. Nous l’avons roué de coups, sans y parvenir.

— Et vous avez tort, Pierre, dit Chénier, car ce nain est sourd-muet.

— Ah ! exclamèrent en chœur les gardiens de Jean-Baptiste, qui s’était mis à échanger des signes avec Co-lo-mo-o et Nar-go-tou-ké.

— Ordonnez à ces gens de sortir, monsieur, dit le Petit-Aigle à Chénier.

— C’est bien, mes amis, allez ! fit le docteur aux paysans qui évacuèrent la salle, en y laissant le nain.

— Mon père et moi, dit alors Co-lo-mo-o, nous répondons de cet homme. Il arrive de Montréal, et nous annonce qu’une troupe nombreuse d’Anglais est en marche vers ce village.