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Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/257

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À cet instant un rire singulier glissa sur le visage de Nar-go-tou-ké, qui continuait avec Jean-Baptiste sa conversation mimique.

— Pourquoi ce sauvage rit-il ? interrogea sévèrement Chénier.

— Mon père rit, parce que le nain lui apprend qu’un officier anglais, son ennemi personnel, fait partie du corps d’expédition.

— Ah ! dit Poignet-d’Acier, si l’ennemi personnel de Nar-go-tou-ké se trouve dans le détachement qu’on lance contre nous, malheur à ce détachement ! mon ami, le vaillant chef iroquois, — le dernier, avec son fils, de cette noble tribu, messieurs, — fera un terrible carnage des Kingsors, comme il appelle les sujets de la Grande-Bretagne.

— Ainsi, dit Chénier, nous pouvons compter sur ce que rapporte cet individu ?

— Oui, répondit Co-lo-mo-o.

— Alors, messieurs, il faut prendre nos mesures et faire battre la générale. Il est minuit. Les royalistes paraîtront de bonne heure dans la matinée ! Prouvons-leur que nous sommes encore les dignes enfants de la France !

Pendant que le docteur Chénier et ses compagnons quittaient la salle et allaient donner des ordres, Co-lo-mo-o continua de questionner Jean-Baptiste.

Bientôt il sut que sir William Colborne, commandant