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tou-ké s’occupait à couler des balles de fusil, tandis que sa femme lui parlait, accroupie à son côté.

Son costume était celui des habitants[1] canadiens : tuque bleue, capot et pantalons en laine grise fabriquée dans le pays, souliers en cuir de caribou non tanné, et ceinture fléchée multicolore.

Ni-a-pa-ah avait conservé le costume national, la couverte en drap bleu foncé, bordée d’une frange étroite jaune clair, les mitas aux longs effilés, les mocassins élégamment brodés.

Sa couverte ramenée en capuchon sur sa tête, de façon à cacher la moitié du front, enveloppait étroitement son buste, retenue à la taille par ses mains mutilées, et flottait en larges plis autour d’elle.

Ainsi embéguinée comme une religieuse, et drapée comme une Mauresque, on ne voyait de toute sa personne qu’une partie du visage, et, de temps en temps, le bout de son petit pied, quand elle faisait un mouvement.

Une chaîne en or, dont elle se montrait très-vaine, descendait de son col sur son sein et soutenait une grosse montre d’argent, cadeau de son fils, le Petit-Aigle.

  1. Au Canada, les gens de la campagne sont ainsi nommés, et cette qualification leur a sans doute été appliquée aux premiers temps de la colonisation par opposition aux gens qui faisaient la chasse ou couraient le pays en quête d’aventures, tandis qu’eux ils habitaient des demeures fixes.