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LES VOYAGEUSES AU XIXe SIÈCLE

corail garni de pièces de monnaie, auquel pend une longue bride de velours noir ornée de coquillages. Ils sont plus propres que leurs voisins les Kirghises, et ne vivent pas dans la même communauté avec leur bétail de toute espèce ; une de leurs industries est de dresser les faucons et même l’aigle à tête noire, qu’ils vendent fort cher aux Kirghises ; ceux-ci s’en servent pour chasser le loup, le renard et les chats sauvages.

Enfin les voyageurs se retrouvèrent dans les admirables forêts de l’Oural, et quelques jours après ils rentraient à Orenbourg, d’où ils ne tardèrent pas à repartir pour Moscou. Mme d’Ufjalvy déclare que la gare lui parut magnifique et les wagons délicieux, après sa fatigante course en voiture à travers les steppes et les montagnes de l’Asie centrale, et ce séjour de dix-huit mois dans ces contrées lointaines, dont elle avait supporté les inconvénients avec tant de courage, et qu’elle raconte avec tant de gaieté. Elle a depuis, en 1881, accompagné son mari dans l’Inde et donné un récit de ce nouveau voyage, qui a autant d’intérêt que le premier[1].





MADAME CARLA SERENA


Au retour d’une course à travers la Scandinavie, la Russie, la Turquie, l’Égypte et la Grèce, Mme Carla Serena, qui a déjà de nombreux droits au titre de grande voyageuse, se décida à faire une excursion dans les provinces transcaucasiennes[2], quoique ce ne fût pas le chemin le plus court pour se rendre de Constantinople à Londres. Mais les conditions des voyages dans ces contrées ont bien changé depuis l’époque où Mme Hommaire de Hell parcourait, elle aussi, les contrées voisines de la mer Noire. Des lignes de chemins de

  1. Voyage d’une Parisienne dans l’Himalaya occidental, par Mme d’Ufjalvy-Bourdon ; Hachette, Paris.
  2. De la Baltique à la Caspienne, par Mme Carla Serena ; Dreyfus.