Page:Chevalier - Madame Th Bentzon.djvu/171

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à l’Institut Notre-Dame pour vivre près d’elle. On s’aveuglait sur son état, malgré l’altération de son visage, en la voyant toujours aimable, animée, causant avec la même netteté de jugement, le même esprit libre en apparence de toute inquiétude.

Dans son salon s’ouvrait une large baie vitrée d’où l’on dominait les sinuosités de la Seine. Au-dessus des toits de Paris, les édifices se dessinaient et la basilique de Montmartre planait, vision blanche apparaissant ou disparaissant dans la brume. Cette vue vraiment féerique égayait sa réclusion fréquente. Mme Bentzon avait reconstitué dans cette pièce son cadre accoutumé. Entourée des livres et des revues qui lui arrivaient chaque jour, elle répondait à d’innombrables lettres, corrigeait des épreuves, jetait sur le papier le plan d’un article, et ne se reposait qu’en feuilletant un volume nouveau. L’après-midi, des prome-