Page:Chevalier - Madame Th Bentzon.djvu/180

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tout disparaissait sous la brume ou la neige, quand son esprit et son cœur envisageaient, plus certaine, plus proche, la solennelle conclusion de son existence, ces jours-là, Mme Bentzon parlait tranquillement de sa mort et des dispositions qu’elle avait prises. Elle rappelait les êtres chers partis avant elle, revenant sur son passé, sans regret, mais avec un sourire paisible. Elle énumérait à maintes reprises les joies nombreuses que la vie lui avait données, d’abord la grande satisfaction de son travail, dont la seule pensée lui amenait les larmes aux yeux ; puis ce qu’elle avait connu de meilleur encore, les douceurs infinies de ses affections.

Lorsqu’elle commençait à parler ainsi, c’était souvent vers le soir, quand Paris allumait dans la nuit tombante des myriades de points étincelants. Comme ces lumières, ses souvenirs sortaient de l’ombre. Elle se levait et allait à travers son