Page:Chevalier - Madame Th Bentzon.djvu/26

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Avant les leçons de choses et la méthode directe, que notre temps croit avoir inventées, l’institutrice profitait, avec ses deux élèves, qu’elle ne quittait pas un instant, de toutes les occasions de jeux et de promenade pour leur inculquer ingénieusement, en même temps que la pratique courante de l’anglais, des notions claires et nettes qui ne sortaient plus de leur mémoire ; elle se faisait, à Paris, montrer par eux les musées ou les monuments ; elle s’efforçait, sans en avoir l’air, de les faire constamment réfléchir et raisonner. Elle leur apprit aussi le respect absolu de la vérité et de la parole donnée, la nécessité de l’empire sur soi-même. Les grands-parents, d’abord un peu raides envers cet adversaire des excessives gâteries, lui rendirent bientôt justice. « Ce n’est qu’après avoir vu Saint-Martin, expliquait-elle à Mme de Solms, que j’ai eu la clef de deux petites natures formées dans ce milieu si roma-