Page:Chevalier - Madame Th Bentzon.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vre ; mon portrait est dans son cercueil et moi aussi. » Cette amertume n’a pas duré. Dieu et sa mère la soutiennent. Le travail vient aussi à son secours. Demain elle recommence. Cette semaine s’est passée à écrire des lettres, brûler des papiers, ranger des reliques. Elle est amaigrie, pâle, très faible, elle tousse, et pourtant elle va bien malgré tout ».

Sa vie lui semblait sombrer dans un abîme. Elle était véritablement frappée, et désormais ses forces descendront une pente graduelle sur laquelle la retiendront seuls, pendant vingt ans, son extrême vitalité intellectuelle et le sentiment d’être utile. La tendresse protectrice qui l’avait enveloppée, la communion constante des cœurs, tout disparaissait, la laissant privée de soutien. Jusqu’à la fin, son âme demeura voilée de ce deuil. Il est remarquable qu’on ne trouve dans ses romans aucune figure mater-