Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/113

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— Qu’est-ce que c’est ? s’écria celui-ci au contact de la corde.

— Chut ! fit Dubreuil.

— Les gueux vous ont donc attaché ? mar’chef.

— Du calme, du calme, mon ami. On me surveille. Mais par quel hasard ?…

— Une autre fois, je vous conterai ça, mar’chef. À présent, voulez-vous que je sorte de ce trou où j’étouffe, sans vous offenser ? J’ai un couteau dans ma poche, je couperai vos cordes, et à nous deux…

— Non, non. Pas d’imprudence ; ce serait courir à notre perte, reste où tu es…

— Cependant…

— Silence ! on vient, dit Dubreuil, laissant retomber le matelas et feignant de dormir.

C’était le factionnaire qui se rapprochait.

Il tenait un de ces flacons carrés, en verre foncé, où les Américains ont l’habitude de mettre les alcools.

— Voulez-vous boire une gobe ? dit-il en mauvais français à l’ingénieur.

Dubreuil ne répondant point, l’Apôtre le secoua par le bras.

— Ah ! çà, bourgeois, continua-t-il, est-ce qu’on dort comme ça les uns sans les autres ?

— Que me voulez-vous ? fit Adrien paraissant s’éveiller.

— On vous demande si vous avez envie de vous rafraîchir le gosier.