Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/115

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baleine qui avala ce civil de l’Histoire sainte… Comment qu’on l’appelait, sans vous offenser, mar’chef ?

— Dis-moi un peu et rapidement qui t’a sauvé.

— Qui ? qui, mar’chef ? mais Jacot Godailleur, donc. N’est-il pas assez grand pour ça, sans vous offenser ?

— Enfin de quelle manière es-tu rentré ici ?

— Pas malaisé, mar’chef, pas malaisé. Votre grand scélérat des scélérats de diable rouge m’avait mordu que les larmes m’en vinrent aux yeux et que je pleurai, malheureux ! comme jamais. Il me flanque à l’eau, sauf votre respect, mar’chef, je nage comme un poisson, je m’accroche à un des canots que les brigands avaient amarrés derrière notre barque ; de là, par un panneau, je me faufile dans la cabine et me fourre sous votre lit, pour réfléchir. Mais je suis trempé, mar’chef, trempé comme une vraie soupe. Avec ça, rien dans le coffre. Ah ! si j’avais seulement un petit verre de n’importe quoi !

— Tais-toi ; voici du monde ! fit Dubreuil en se retournant.

Le Mangeux-d’Hommes entrait dans la cabine, suivi de sept ou huit de ses compagnons.

— Thomas, appela-t-il.

— Présent, capitaine, répondit la sentinelle d’une voix pâteuse.

— Où est notre prisonnier ?

— Ici, dit Thomas en approchant avec difficulté.