Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/153

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À son éclat passager, mais intense, on eût pu voir une Indienne qui, rapidement, furtivement, traversait la cour du fort La Pointe.

Pour n’être point observée, sans doute, elle glissait le long de la haute palissade dont la factorerie était entourée.

Ainsi, avec légèreté, Meneh-Ouiakon, — vous l’auriez reconnue à l’élégance de sa démarche, — atteignit une porte basse, garnie de lourds montants en bois.

Du bout du doigt elle gratta cette porte.

Point de réponse à son signal.

Le vacarme des éléments en furie avait probablement empêché que l’appel de l’Indienne fût entendu.

Sans hésitation, mais non sans une certaine impatience, elle frappa le panneau avec son poing.

La porte s’ouvrit.

— Je suis la fille du sachem Nadoessis, dit Meneh-Ouiakon en étendant la main.

— Que la fille du sachem Nadoessis entre ! fut-il dit, d’un ton bas, par une personne qu’il était impossible de distinguer, quoique ses yeux étincelassent dans la nuit comme des escarboucles.

— Mon frère au visage pâle est-il mieux ? demanda Meneh-Ouiakon.

— Ton frère au visage pâle est mieux.

Meneh-Ouiakon, alors, franchit le seuil de la porte, qui fut aussitôt refermée doucement derrière elle.