Aller au contenu

Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’obscurité devint encore plus complète qu’au dehors. Un froid humide, pénétrant, se faisait sentir.

L’Indienne fit sept ou huit pas droit devant elle, comme si elle possédait une connaissance exacte des lieux, et elle s’arrêta.

— Tu peux pousser la porte, ma fille, elle n’est pas close, dit la voix qui déjà avait parlé.

Meneh-Ouiakon se conforma à cet avis. Elle allongea le bras, et fit rouler sur ses gonds une grosse porte qui grinça aigrement en s’ouvrant.

Aussitôt, un jet de lumière vive, éblouissante, enveloppa la jeune Indienne.

Elle se trouvait au bout d’une sorte de galerie taillée dans le roc, et, sous ses yeux, se déployait une chambre ou salle qui semblait également avoir été creusée au cœur d’un rocher.

Cette chambre était nue. L’eau suintant à sa voûte et à ses parois y avait formé des stalactites, figures étranges, qui resplendissaient comme des pierreries aux rayons d’une petite lampe faite avec un crâne d’animal et pendue par une corne de daim à un angle de la muraille.

Sous cette lampe, et sur un méchant lit de mousse et de sapinette ou branches de pin, était étendu un homme.

Une peau de bison recouvrait ses membres. Au front, il portait un grossier bandeau de toile ensanglantée qui lui cachait la moitié du visage.