Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/161

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— Je ne comprends pas, dit Adrien en secouant la tête.

— J’ai voulu dire qu’il est le fils de mon père et de ma mère.

— Vrai ! s’écria le malade avec joie, vrai ! c’est votre frère ?

— Mon frère aîné, celui qui doit remplacer mon père au conseil des chefs.

— Oh ! alors, je suis doublement heureux d’avoir pu lui être de quelque utilité.

— Tu l’as arraché à la mort. Mais, sois assuré que, si elle le peut, la sœur paiera la dette de son frère.

— N’est-ce point moi qui suis votre obligé ? Sans vous, le pauvre Français aurait cessé de vivre.

— Ne parlons point de moi.

— Mais j’en veux parler ! Que serais-je devenu, blessé à la tête, la jambe cassée à la suite de ma chute, en proie à une fièvre cérébrale, si vous n’eussiez pris soin de moi, en exposant votre propre sécurité ; car, j’en ai la conviction, c’est au péril de vos jours que vous venez me visiter ainsi chaque nuit…

— Mon frère se trompe, dit froidement l’Indienne.

— Je me trompe ! mais la vieille Maggy me l’a dit.

— Maggy déraisonne.

— Vainement, ô Meneh-Ouiakon ! vous tenteriez de me dérober la vérité. Votre dévouement pour le malheureux prisonnier m’est connu. Et quand même Maggy, ma