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Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/167

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Ces paroles soufflées rapidement, elle se glissa dans la ruelle du lit, derrière le malade, et, en un clin d’œil, elle eut tout à fait disparu sous l’amas de brindilles dont se composait la couche.

Un pas sec et cadencé résonnait dans le couloir.

La porte extérieure s’ouvrit sans secousse, et le lieutenant du Mangeux-d’Hommes, Judas, pénétra dans la salle.

Déjà Maggy, remise de son émoi, paraissait fort occupée auprès du blessé.

— Hors d’ici, vilaine peau-rouge, lui dit durement Judas.

La squaw se courba en deux pour saluer le terrible lieutenant, et quitta immédiatement la pièce.

Dès qu’elle fut partie, Judas alla s’assurer que la porte était fermée ; ensuite, il se rapprocha de Dubreuil.

— Jeune homme, lui dit-il lentement et en fixant sur l’ingénieur un regard incisif, jeune homme, ta santé marche à son rétablissement. La plaie que tu avais à la tête est presque guérie, n’est-ce pas ?

— Oui, la cicatrisation a fait de grands progrès.

— Et ta jambe ?

— Je ne puis encore la remuer.

— C’est juste, j’oubliais qu’elle est toujours emprisonnée dans les éclisses de bois que j’y ai appliquées ; car ta vie, tu me la dois, jeune homme, tu ne l’oublieras pas, j’espère. Sans mes connaissances médicales, et sans l’in-