— Soyez plus clair, je vous prie.
— D’abord, as-tu du courage ?
— Je le crois.
— De l’audace ?
— Cela dépend.
— Enfin, dit Judas, s’il s’agissait de faire ta fortune… une grande fortune… une fortune de prince ?
— Par des moyens honnêtes !
— Honnêtes ! tous les moyens le sont, quand ils échappent à l’appréciation.
Dubreuil fit un geste de dénégation.
— Qui veut la fin veut les moyens, reprit silencieusement Judas. Je tiens ta liberté, ta vie entre mes mains.
Et il se mit à se promener dans la longueur de la caverne.
Il y eut une pause de quelques minutes.
L’orage grondait toujours au dehors ; toujours, de temps à autre, les éclats de la foudre résonnaient comme de lointaines et formidables décharges d’artillerie.
Dubreuil était sous le coup d’une agitation fébrile que doublait la présence de Meneh-Ouiakon. Si Judas la découvrait, elle serait perdue ; et si la situation se prolongeait, il pouvait se faire qu’il la découvrît.
C’est pourquoi Adrien, tâchant de dominer son émotion, se décida à rompre le silence. Il espérait, par une promesse vague, se débarrasser du féroce lieutenant.
— Mais enfin, dit-il, que proposez-vous ?