Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

visage-pâle ou visage-rouge, essayait jamais de faire du mal à notre blessé, frappe hardiment le téméraire.

— La fille du sachem nadoessis sera obéie.

Meneh-Ouiakon fit un pas vers la porte extérieure, Maggy reprit :

— Mais, si c’était le capitaine ?

Cette question causa un tressaillement à la jeune Indienne.

— Est-ce que tu l’aimes toujours ? demanda-t-elle sourdement après un moment d’hésitation.

— Quand on l’a aimé on ne peut cesser de l’aimer, répondit la vieille squaw d’un ton acerbe.

— Il t’a battue ?

— Oui.

— Dédaignée ?

— Oui.

— Défiguré le visage à coups de fouet ?

— Oui.

— Il t’a condamnée à servir ses maîtresses ?

— Oui.

— Et tu l’aimes encore ?

— Toujours.

— Moi aussi, moi qui le méprise tant, je l’aime ! pensa Meneh-Ouiakon.

Haut, elle ajouta :

— Eh bien ! tant pis, quel que soit ton amour pour