avoir la bonté, sans vous manquer de respect, de me permettre de vous poser une toute petite question ?
— Mes oreilles sont ouvertes. Parle.
— Vous ne vous fâcherez pas ?
— J’écoute, dit tranquillement Meneh-Ouiakon.
— Je voudrais simplement savoir d’où vient que ce brigand courait après vous.
L’Indienne rougit quelque peu ; mais aussitôt elle repartit :
— J’ai dit à mon frère que j’allais au Sault-Sainte-Marie chercher du secours pour son chef, qui est prisonnier du Mangeux-d’Hommes.
— Ah ! bien, je comprends. Mais vous restiez donc avec eux, les Apôtres, sans vous manquer de respect ? continua Jacot avec un air curieux.
Meneh-Ouiakon répliqua d’un ton froid :
— Mon frère veut trop savoir ; il ne saura rien.
Après ces mots, elle retomba dans un mutisme complet, d’où elle ne sortit qu’à leur arrivée dans la baie de la Chapelle.
La nuit approchait.
— Mon frère, dit Meneh-Ouiakon, il faut descendre du canot dans le lac.
— Volontiers, mam’selle, mais dans quel but ?
— Parce que l’eau n’est pas assez profonde.
— Oui, oui, je conçois, dit-il en se levant et tournant